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DU DROIT ET DE LA DÉMOCRATIE

Durant 16 mois, nombre de nos libertés ont été bafoués sous couvert de la lutte contre la pandémie au nom de « notre » sécurité sanitaire. Un homme décide de notre mode de vie dans des circonstances de plus en plus obscures, et le transforme à sa guise, de restrictions en contraintes permanentes, chaque mois, et maintenant chaque quinze jours. Gouvernant par ordonnances depuis plus d’un an après s’être fait voter les pleins pouvoirs d’un nouvel état d’urgence, il a fini, comme ses prédécesseurs, par étendre certaines de ces dispositions dans une loi temporaire, et conditionné sa levée à la mise en place d’un pass-sanitaire. Après avoir affirmé que la vaccination ne serait jamais obligatoire, après avoir juré que le pass-sanitaire ne s’appliquerait jamais aux activités de la vie quotidienne, notre président vient donc de décider l’inverse,

le 12 juillet 2021

instaurant l’obligation pour les soignants, étendant le pass pour quasiment toutes activités, et se targue de démocratie en l’assemblée national et le sénat à une validation immédiate. 

La représentation nationale n’a plus aucun rôle. Ni celui d’impulser des lois ou simplement des ajustements pour les élus de la majorité, ni celui de s’opposer et de nourrir des contre-propositions pour les autres. L’exécutif n’est plus qu’un seul homme. La mise en législation de ses recommandations par une chambre expéditive lui semble même facultative, puisque certaine de ses nouvelles dispositions sont entrées en application dès la parole du prince, avant même d’être votées. Il y a de telles atteintes tout azimut à notre droit et nos libertés que la dilution de notre contrat social passe dans le silence du chaos généré hier par la peur, aujourd’hui par l’excitation des divisions, des stigmatisation et la mise en place d’une surveillance des uns par les autres…

Ce projet de loi part au sénat puis reviendra à l’assemblée. Adoptée en première séance à l’assemblée ce matin du 23 juillet 2021 à 5h20, son parcours sera plus difficile au sénat, mais la décision finale reviendra à l’assemblée, et au vue de ce que qui s’y est déroulé cette nuit, le cercueil de notre démocratie semble bien en passe d’être scellé.

La grande perversion du pouvoir est de diluer dans le temps tout ce qui ébranle notre état de droit, de l’annoncer dans l’urgence et de le présenter comme temporaire, étirant le coup d’état à travers le seuil d’acceptation coercitive de chacun d’entre nous, rendant très difficile une convergence de prises de conscience.

S’il n’y aura pas de date précise pour ce renversement de régime, où pas un coup de feu ne fut nécessaire à son effondrement, ce 12 juillet 2021 restera comme le franchissement d’une étape charnière. Le vacillement est bien sûr antérieur, graduel depuis des années, comme le préambule d’une accélération enclenchée depuis seize mois.

Les extravagances de pensée appelant hier à la vigilance face à une dérive autoritaire sont devenues tristement factuelles. Mais aucune démocratie ne peut être évacuée de la sorte à bas bruit sans le consentement du peuple. Un consentement tétanisé quasi unanime ; revêtant la parure d’un masque froid devant la vacuité de la Théâtrocratie.

23.07.2021

pourtant

Les irréductibles

Irréductibles

Premières manifestations contre le pass-sanitaire à Paris et Toulouse, début août 2021

Paroles de

Soignants Suspendus

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